Les Jeunes Diplomates Francophones avaient invité Claudia SNARSKI, littéraire française, à leur parler de sa dernière passion : Mkhitar Gosh, le moine juriste et fabuliste du Moyen-Âge.
C’est à la faveur d’un cadeau – les Fables, qu’elle a voulu mieux connaître cet intellectuel exceptionnel. En effectuant ses recherches, elle a découvert des affinités avec celui qui fut deux fois Vardapet, docteur en théologie de l’Eglise Arménienne.
Claudia a brossé le tableau d’une Arménie mouvante et morcelée. La vie de Mkhitar ne fut donc pas un long fleuve tranquille. On retient de son parcours le courage et l’humilité d’un nouveau départ, incognito, dans les Montagnes Noires de Cilicie, puis d’un retour, des années plus tard. Mkhitar affirme son sens de la diplomatie et son goût de l’action, lors de la construction du monastère de Nor Getik, lieu d’enseignement et de spiritualité, renommé Goshavank après la mort du moine en 1213.
Mkhitar Gosh laisse l’empreinte d’une vie passionnante: prières, écrits théologiques, commentaires bibliques. Il a instruit de nombreux étudiants, non des moindres. Ses œuvres majeures expriment sa vision du monde.
Le Livre des Jugements, Datastanagirk, en particulier, est une collation de lois et de jurisprudences visant à unifier et fortifier la société sur le modèle féodal de son époque, en veillant à l’harmonie nécessaire à sa cohésion. Traduit très tôt en polonais, en latin et en russe, ce code fut adopté notamment par les diasporas arméniennes en Pologne.
Les Fables, Arakner, lilustrent merveilleusement les principes énoncés dans le Livre des Jugements. Elles sont concises, ciselées, profondes et vivifiantes. Nous avons lu ensemble deux de ces textes très imagés et spirituellement inspirants. Ces bijoux de prose ont pour acteurs des hommes, rois, prêtres et brigands, des animaux, mais aussi des arbres, des fleurs et même les éléments, le soleil et la lune, qui parlent, pensent, éprouvent des sentiments… Une petite histoire, une morale, tels sont les délicieux ingrédients des Fables de Mkhitar Gosh.
A nous de continuer cette savoureuse découverte.
Grand merci à Claudia SNARSKI pour cette conférence enrichssante ainsi que son affection pour l’Art et l’Histoire arméniennes!