R. TOROS, Un artiste renommé, et un fervent défenseur de la cause arménienne disparaît…

Permalink 0

Toros Rasguélénian, dit Toros Rast-Klan, dit Toros, né le 12 décembre 1934 à Alep, est un sculpteur français. R. Toros est sa signature d’artiste.

Le nom de Toros est celui d’un oncle qui mourut brûlé dans une église avec trois cents enfants lors du génocide.

Ses parents avaient donc fui le génocide arménien et s’étaient réfugiés en Syrie où ils avaient dû repartir à zéro. A l’âge de 10 ans, Toros doit arrêter l’école : sa famille n’a plus les moyens de payer sa scolarité. Il exerce alors divers métiers : soudeur à l’arc, serrurier, ferronnier.  Auprès de son frère dinandier, il apprend le dur travail du métal…

À 25 ans, il a sa propre entreprise de ferronnerie et fabrique des lits et des poêles. Un architecte lui commande une croix pour le clocher de l’église Saint Kevork d’Alep. Au cours d’un voyage en Arménie (alors en URSS), il découvre la statue équestre de David de Sassoun. C’est pour lui une révélation. De retour à Alep, il se met à la sculpture du métal, réalise des fontaines, et après plusieurs expositions il obtient en 1966 le premier prix de sculpture pour L’Émancipation de la femme arabe.

En 1967, il décide de se rendre en France pour suivre des études artistiques. Il rencontre des peintres et des sculpteurs qui le dissuadent d’entrer aux Beaux-Arts.

Il poursuit donc son œuvre avec sa seule expérience personnelle. Il s’installe à Valence, puis à Romans, dans la Drôme, dans une région où s’est établie une importante communauté arménienne, et où il ouvre un atelier en 2005. A partir de 2014, il ouvre tous les jours sa galerie.                                                           Toros œuvre beaucoup dans le souvenir de ses racines, il est l’auteur d’un grand nombre de monuments à la mémoire des victimes du génocide arménien : à Valence, Aix-en-Provence, Marseille, Saint-Étienne. Il est aussi l’auteur du trophée Toros décerné chaque année à Marseille pour récompenser les meilleurs auteurs de la littérature franco-arménienne.

En Arménie, la statue du poète troubadour, Sayat Nova, se trouve à l’intersection des rues Sayat Nova et Khandjian d’Erevan, et à Stepanakert en Artsakh, c’est l’œuvre ‘Infini’ qui trône en face du centre culturel Charles Aznavour, et à côté de la future Maison Paul Eluard…

Les jeunes du club SPFA se recueillent et déposent une gerbe devant ‘l’Infini’ du regretté sculpteur TOROS

Le regret de ne pas avoir continué l’école ne le quittera jamais et, sa vie durant, il tentera de démontrer qu’avec du travail et de la volonté il est possible de réussir.

Il meurt le 29 juillet 2020 à Romans-sur-Isère.