J’ai eu aujourd’hui le très grand honneur de remettre les insignes d’officier dans l’ordre des palmes académiques à Monsieur Martin Pachayan.
Professeur de français à Gumri, Martin Pachayan voit sa vie basculer le 7 décembre 1988.
Alors qu’il enseigne à ses élèves « Et un sourire » de Paul Eluard, un séisme frappe le nord-ouest de l’Arménie, emportant sa famille, 300 des 400 élèves de son école et provoquant des dizaines de milliers de victimes.
Quarante jours après cette tragédie, Martin Pachayan fait un serment : celui de refonder une famille, de reconstruire son école, de continuer à vivre, quoi qu’il advienne.
Il reprend l’enseignement dès mars 1989, sous des tentes puis dans des baraquements. Il mobilise les donateurs en France et,
le 8 juillet 1994, Jacques Toubon, Ministre de
la Culture et de la Francophonie pose la première pierre de ce qui deviendra la nouvelle École N. 10 de Gumri, qui accueille trois ans plus tard 1.700 élèves.
On doit à Martin Pashayan le renouveau de la Francophonie à Gumri, autour de l’Ecole N.10 – toujours connue comme le “Lycée francais” de Gumri et qui fait aujourd’hui partie du réseau des 11 établissements à francais renforcé d’Arménie – mais aussi de SPFA Arménie et de KASA.
A travers le français Martin Pachayan défend les valeurs de la Francophonie et son action dépasse le domaine linguistique pour s’étendre au soutien psychologique des enfants et tisser des liens précieux entre Gumri et la France.
Défenseur infatigable de la langue française, pédagogue émérite, Martin Pachayan est avant tout un porteur d’espoir hors pair.
Son action nous commande de poursuivre ses efforts et, au-delà, inspire tout ceux qui croient en la renaissance de Gumri et en l’avenir de l’Arménie.